Salut mes chéris. Je dois, pour mon français, écrire une nouvelle fantastique, sans aucune piste d'écriture et tout le toutim, enfin bref, faire ça comme nu grand quoi ! Ce n'est pas que je sois en manque d'inspiration et que je viens vous demander des conseils, mais je viens vous soumettre mon premier jet. Des choses seront sûrement modifiées, mais je voulais avoir un avis extérieur, autre que celui de ma maman et de ma soeurette. Bonne lecture.
« Le mort de la maison close »
Pratter se réveilla en sursaut. Il était trempé de sueur, et ne se remettait toujours pas de son cauchemar. Il était subjugué d’avoir repensé à cette affaire, qu’il avait traitée il y a maintenant 10 ans de cela, jour pour jour. Il avait besoin d’un remontant. Il se dirigea vers sa cuisine, dans sa grande demeure victorienne. Son métier de profiler l’avait mis à l’abri du besoin, et il vivait confortablement depuis quelques années maintenant. Il prit un verre dans son armoire, attrapa une bouteille de cognac, et s’en servit un doigt, but d’une traite son verre et il essaya de se rappeler de cette affaire, pour laquelle le FBI l’avait appelé. Il ne l’avais jamais résolue, et ce n’était pas faute d’avoir essayé. Toutes les pistes possibles et imaginables avaient été explorées par les enquêteurs. Aucune n’avait été retenue. Il avait alors imaginé la plus extravagante hypothèse possible dans l’histoire du crime. Pourtant, Pratter était un homme très réaliste, et ne croyait pas à cette hypothèse. Et pourtant… Même Rouletabille, Poirot, Miss Marple, Sherlock Holmes n’aurait pu résoudre ce mystère…Il se rappela. La déposition du voisin, l’enquête, tout lui revenait. Tout.
-Je ne comprends pas messieurs, c’est absolument inimaginable. Mon maître…tué. Toutes les fenêtres et portes sont closes. Aucune trace d’effraction. Mon maître ne possédait qu’une seule copie de chaque clé de la maison. De toutes les serrures de la maison. Il n’y a pas de cheminée. Même moi je ne pouvais entrer sans son autorisation. Non, je ne comprends pas…
C’ est-ce que disait le domestique, et Pratter ne le croyait pas, et pourtant…après vérification, fouille, et enquête, il s’avérait que le domestique disait vrai. L’arme du crime a été identifiée par le domestique. C’était un couteau de cuisine banal, qui appartenait à la victime.
Pratter avait mené de nombreuses investigations, et en était arrivé à discuter avec le voisin. Le voisin, qui était la dernière personne à avoir vu la victime vivante. Et qui avait un alibi si excellent qu’il aurait été idiot de le remettre en cause.
-Je… Oui je ne vais pas le cacher, je l’ai vu peu avant sa mort. Mais j’ai un alibi, j’ai un alibi. Oui, je vais vous dire ce qu’il m’a dit. C’est assez troublant mon cher. Je ne sais pas si vous croirez à ce que je vais vous dire. moi-même j’ai encore du mal à y croire voyez vous.
-Vous savez, je suis habitué.
-Très bien. En ce cas…
J’estime en effet avoir tissé un lien avec le pauvre homme étendu dans la maison d’à côté. Je lui ai appris que je fus détective. Il a été très intéressé et m’avait invité peu avant sa mort car…il avait peur. Oui, un grand gaillard comme lui. Il avait peur. Il m’avait dit que depuis quelque temps, il ressentait une présence, hostile et familière à côté de lui. Il était un peu…paranoïaque si vous voyez ce que je veux dire. Tout était fermé à clé à longueur de journée, et il ne laissait entrer personne. Pas même son domestique, qui dormait dans une cabane de jardin, non loin de chez lui.
-Parlez moi de cette présence.
-Eh bien, il pensait que c’était un de ses vieux amis qu’il avait trahi. Et qui était mort depuis bien longtemps. Il pensait que son fantôme était là pour se venger. La bonne affaire !
-Ce sera tout en ce cas. Le paranormal n’est pas de mon ressort. Je pense que je trouverai plus d’indices sur la scène de crime. Merci pour le café.
-Avec plaisir.
Pratter s’éloignait de l’homme avec qui il venait de discuter. Il se disait qu’il rentrerait bien vite chez lui. Un suicide en somme. Le pauvre avait tellement peur qu’il s’était tué lui-même. A force de se persuader que quelqu’un voulait attenter à sa vie, il s’était donné la mort suite à une crise de folie paranoïaque. Le principe même de l’auto-persuasion, poussée à son extrême. Et pourtant. Pourtant…
Sur la scène de crime, il trouva le légiste, et Johnson, l’homme du FBI, un enquêteur assez doué, doté d’un sens pratique dépassant la moyenne. Si cet homme avait fait appel à Pratter, alors c’est que cela devait être sérieux…
-Il n’y a rien Pratter. Pas de traces de lutte, l’inclinaison du couteau ne peut évoquer un suicide. Cet homme a bel et bien été tué. Il a souffert aussi. Beaucoup souffert. Et son visage évoque une peur. Une peur immense.
Pratter se signa. Il n’en revenait pas. Il raconta aux deux hommes ce que le voisin lui avait appris sur la victime.
Le légiste reprit « Eh bien Pratter…il me semble que malgré l’extravagance de cette hypothèse…elle soit la plus à même à être en lien avec cette scène de crime. Cet homme à été froidement assassiné, tout laisse à penser qu’il connaissait son agresseur et qu’il s’est laissé faire. Il s’est laissé faire mais a eu peur, mais ne s’est pas battu. Je ne puis rien expliquer d’autre. C’est tout bonnement extraordinaire.
Pratter se refusa à cette hypothèse. Il avait décidément bien trop les pieds sur terre pour se laisser aller dans le paranormal. Il ne pouvait se résoudre à coller la responsabilité d’un meurtre aussi sanglant sur le dos d’un fantôme…et pourtant. Toutes les dépositions, toutes les déclarations qu’il allait récolter ensuite ne faisaient que corroborer le récit du voisin. Cet homme était un grand tourmenté. Il était arrivé dans le village il y a de cela deux ans, et ne s’était fait que peu d’amis. Son domestique a avoué qu’il l’avait souvent entendu parler tout seul. L’ami, Nick Conrad avait bel et bien existé, et était mort il y a de ça 2 ans, peu avant que la victime ne s’installe dans ce coin reculé de l’Amérique. Selon la police, Nick et le « mort de la maison close » comme on se plaisait à l’appeler dans le village, avait été pris dans des engrenages infernaux. Les créanciers leur réclamaient toujours plus d’argent. Et un jour…La victime avait monnayé l’effacement de ses dettes en échange de la position de Nick, qui s’était enfui…Et Nick a été tué, par un criminel professionnel, qui faisait payer ses services. La victime s’était confessée à la mère de Nick, qui conservait l’urne funéraire de son fils sur la cheminée…Mme Conrad s’était écroulée, et la victime a coupé les derniers liens qui le rattachait à son ami d’antan.
Mais non, Pratter ne pouvait se résoudre à accepter l’impossible…Il retourna sur la scène de crime, et, comme il l’avait demandé, rien n’avait été bougé.
Il retrouve va donc la pièce dans son état d’origine : Aucune trace d’une quelconque effraction, d’une quelconque lutte. Alors que la pièce était très meublée, rien n’était tombé dans une précipitation, ou fuite ou autre maladresse. Il n’y avait rien. Mais une chose attira l’œil du profiler. Une photo sur la cheminée, qui représentait deux hommes au sourire rieur. Ils avaient l’air de bien s’entendre. Sur l’image, on pouvait voir écrit, au feutre rouge : « Nick. Pardon » . Visiblement, la victime n’avais pas vraiment coupé tous les ponts avec l’ami qu’elle avait trahi.
Le profiler avait décidément bien du mal à s’imprégner du profil psychologique de l’assassin. Pratter trouvais ça incroyable. Une scène de crime lui laisse d’habitude toute latitude pour émettre des hypothèses sur le profil psychiatrique du criminel. Mais la, Pratter ne pouvait rien faire, à part de mettre à la place de la victime, ce qui était facile. Et il commençait à douter.
Pendant 2 mois, Pratter courut après un meurtrier qu’il jugeait inaccessible, et, pour la première fois de sa carrière, il doutait.
Alors, un jour, au bureau du FBI, l’inspecteur Johnson découvrit sur son bureau un rapport épais, rédigé par le profiler. Il comportait tout un tas de flèches, de dates, de dépositions et autres déclarations. Enfin, sur la dernière feuille, était écrit à la main :
« Après toutes ces constatations, et d’après ce que j’ai pu voir ( ou ne pas voir ) sur la scène de crime, et d’après les déclarations qui m’ont été faites, je peux conclure sur ceci :
Soit l’assassin est un homme ayant la faculté de passer à travers le verre, soit c’est un couteau animé d’une volonté divine qui est allé se ficher dans le corps de cet homme. Ou bien, comme il le redoutait, et comme je le redoute moi-même, c’est bien le fantôme de Nick Conrad qui a commis ce crime. Vengeance est faite. »
Non, vraiment. 10 Après cet épisode, Peter Pratter ne s’abandonnait toujours pas à l’évidence. Et pourtant dans un coin de son cerveau, qui avait vu beaucoup de choses dans sa vie, il se disait que peut-être, peut-être, une volonté fantomatique avait bien été à l’origine de ce meurtre insoluble…Et à la grâce de Dieu.
Il ferma la porte, et retourna se coucher, en espérant que demain ne sera pas un jour du crime.